222 / Ta lumière

Les perles ont glissé brutalement sur mes joues. Les yeux humides pour laisser filer la douleur, la peur, le va-et-vient dans les couloirs de l’hôpital, comme un flash.

J’avais pourtant repris mes habitudes, le boulot, râler sur un short qui zone par terre, quémander pour la 23e fois un coup de main, relancer l’assurance, filer en ville remplir le frigo, rien n’avait changé. Sauf cette image de ton sourire que j’aime tant. De tes beaux yeux qui brillaient déjà quelques heures à peine après ton opération.

Tu m’as dit je vais me battre. J’ai pensé tu n’as pas le choix. On sera tous là, ton homme, tes enfants et nous tes amis aussi. Tous ceux qui t’ont vue dans ta robe rouge l’été dernier. Vous deux et votre bonheur en bandoulière.

Je t’ai offert des livres pour que le temps s’envole plus doucement, pour que tes yeux se ferment chaque soir avec moins d’angoisses. Je publie le quotidien de ma douce tribu ici et ailleurs parce que ça te fait bien rire et puis le Dieu de la beauté du sourire s’étant penché sur ton berceau, je n’y résiste pas.

Ton homme veille. Comme tu le ferais pour lui. Il n’entend peut-être qu’un mot sur deux mais il t’accompagne partout, il ne lâche rien. Ensemble, ta main dans la sienne et son cœur si près du tien, vous avancez, un jour après l’autre.

Alors à toi ma douce, j’offre pour toujours mon amitié et ma colère, mes gâteaux au chocolat et mes tians avec de la crème, mon énergie et ma rage. Et je n’ai qu’une requête, guéris vite et bien pour qu’ensemble on continue à refaire le monde pendant de longues soirées. Et pour qu’à ma petite dernière, ta filleule, je puisse redire que l’amitié porte et réconforte, qu’elle tisse et partage, qu’elle libère autant qu’elle prospère. Chaque jour un peu plus.

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